Alors que les utilisateurs américains ont récemment vu leur antivirus Kaspersky se désinstaller automatiquement et être remplacé par UltraAV, les consommateurs canadiens, eux, ne seront pas affectés par cette transition. Toutefois, le contexte entourant la sécurité des produits de Kaspersky au Canada est plus nuancé, notamment depuis que le gouvernement fédéral a interdit l’installation des logiciels de Kaspersky sur les appareils mobiles de ses employés à l’automne 2023, invoquant des préoccupations de sécurité.
Un soutien continu pour les utilisateurs canadiens, malgré les interdictions fédérales
Kaspersky a confirmé à MinuteTech qu’il continue de « remplir ses obligations envers les clients existants au Canada » en assurant des mises à jour complètes de ses produits et un soutien technique sans interruption. Toutefois, cette assurance concerne principalement les consommateurs individuels et les entreprises privées. Du côté du gouvernement, l’interdiction de l’utilisation des produits Kaspersky, particulièrement sur les téléphones intelligents et autres appareils mobiles des employés fédéraux, reste en vigueur depuis octobre 2023.
Cette interdiction découle des préoccupations croissantes concernant la possibilité que des entreprises technologiques russes, comme Kaspersky, puissent être soumises à des lois locales permettant au gouvernement russe de recueillir des données via leurs infrastructures. Bien que Kaspersky ait démenti à plusieurs reprises toute collaboration avec les services de renseignement russes, cette méfiance a poussé le gouvernement canadien à restreindre l’utilisation de ses logiciels dans les secteurs sensibles.
Kaspersky et la transparence : une stratégie de réassurance
Face aux préoccupations soulevées par ces restrictions, Kaspersky a tenu à rassurer ses clients canadiens en soulignant ses efforts pour garantir la sécurité des données. Dans le cadre de son Global Transparency Initiative, la société a transféré une partie de ses centres de traitement des données en Suisse, loin des juridictions russes. Les fichiers suspects ou malveillants partagés par les utilisateurs canadiens sont traités dans ces centres pour garantir la sécurité et la confidentialité des informations. La société affirme également utiliser un cryptage fort pour protéger les échanges de données entre les appareils des utilisateurs et ses serveurs.
Cependant, le bannissement total de Kaspersky par les États-Unis devrait d’ores et déjà constituer un signal d’alarme pour tous les utilisateurs canadiens du logiciel, et ce, malgré qu’il soit encore disponible au Canada. L’interdiction américaine, motivée par des préoccupations de sécurité nationale, met en lumière les risques potentiels liés à l’utilisation de solutions provenant de pays susceptibles d’imposer des accès à des données sensibles.
Alors que Kaspersky continue d’offrir ses services aux consommateurs canadiens, le climat de cybersécurité au pays exige plus que jamais une vigilance renforcée, notamment du côté des institutions gouvernementales. L’interdiction d’utiliser les logiciels de Kaspersky sur les appareils fédéraux en est la preuve la plus concrète. Pour les particuliers, la question se pose différemment : ils doivent désormais peser soigneusement les avantages et les risques potentiels d’utiliser ces solutions, dans un contexte mondial de plus en plus méfiant envers les entreprises de cybersécurité liées à la Russie. Bien que Kaspersky soit toujours disponible au Canada, les préoccupations de sécurité qui entourent son utilisation ne devraient pas être prises à la légère, surtout dans une époque où les cybermenaces évoluent sans cesse.