La popularité de Bluesky est actuellement indéniable, avec près de 20 millions d’abonnés, dont une large majorité provenant de l’exode de X (anciennement Twitter). Pourtant, lancer un nouveau réseau social n’est jamais gage de succès instantané. Même des géants comme Google ont échoué là où des startups comme Twitter et Facebook ont su conquérir le monde. Dans cet univers ultra-compétitif, où l’innovation doit constamment surprendre un public volatile, l’histoire est jonchée de réseaux sociaux tombés en désuétude ou même disparus.
MySpace : l’ère des pionniers et la chute du géant
Avant Facebook, Instagram et Twitter, MySpace régnait sur le web. Fondé en 2003, il fut pendant un temps le réseau social le plus populaire, offrant à ses utilisateurs la possibilité de personnaliser leur page comme bon leur semblait, jusqu’à y intégrer leur propre code HTML. MySpace a même joué un rôle crucial pour les artistes, surtout les musiciens, en leur offrant une plateforme où se faire découvrir. Mais l’ascension rapide de Facebook et un modèle d’affaires trop axé sur la publicité ont mené à son déclin. Bien que MySpace ait tenté de se relancer en se concentrant sur la musique, ses efforts n’ont pas suffi à lui rendre sa gloire d’antan.
Google+ : un essai raté de Google dans le social
Google+, lancé en 2011, devait être la réponse de Google à Facebook. Pourtant, dès le début, la plateforme a peiné à se démarquer. Malgré des fonctionnalités intéressantes, comme les « cercles » pour organiser ses contacts, Google+ n’a jamais réussi à captiver les utilisateurs de manière durable. Trop complexe et souvent perçu comme imposé aux utilisateurs de Gmail, Google+ s’est vu déserté progressivement. Après plusieurs tentatives de relance, Google a finalement décidé de le fermer en 2019, clôturant un chapitre d’échec pour le géant du web dans le domaine du social.
Vine : l’ancêtre de TikTok
Avant que TikTok ne conquière la planète, Vine, lancé en 2013 par Twitter, avait déjà initié le phénomène des vidéos courtes. Limitées à six secondes, ces vidéos poussaient les créateurs à rivaliser d’inventivité et d’humour. Mais alors que la popularité de Vine était indéniable, Twitter n’a pas su investir suffisamment pour en faire un leader durable. En 2016, Vine est abandonné, laissant place à un vide que TikTok s’empressera de combler et d’exploiter avec succès. Vine reste cependant gravé dans les mémoires pour avoir initié un nouveau format de contenu visuel qui fera plus tard le succès de ses successeurs.
Clubhouse : la voix comme outil social, mais un modèle difficile à pérenniser
Clubhouse a explosé en popularité durant la pandémie, offrant une nouvelle façon d’interagir : des discussions vocales en direct, organisées en salles virtuelles. La plateforme a attiré célébrités et influenceurs, séduisant un public en quête de contacts humains dans un contexte de distanciation sociale. Mais une fois l’effet de nouveauté passé, le concept a montré ses limites. Le manque de modération, l’épuisement des utilisateurs face à un contenu audio continu, et la difficulté à monétiser l’audience ont vite freiné la croissance de Clubhouse. D’autres plateformes, comme Twitter et Facebook, n’ont pas tardé à intégrer des fonctionnalités similaires, privant Clubhouse de son unicité.
Threads : l’opportunisme de Meta
Threads, lancé en juillet 2023 par Meta, avait pour ambition de devenir une alternative à X (anciennement Twitter), capitalisant sur le mécontentement des utilisateurs de cette dernière plateforme. Bien que Threads ait attiré des millions d’inscriptions dès les premiers jours, l’enthousiasme s’est vite essoufflé. Faute de fonctionnalités distinctives et d’une identité claire, Threads a peiné à retenir son public, qui l’a souvent perçu comme un simple clone de Twitter sans réel apport novateur. Malgré le soutien de Meta, la plateforme doit encore prouver qu’elle peut trouver une place durable dans l’univers des réseaux sociaux.
La montée fulgurante de certaines plateformes, suivie de leur chute rapide, montre à quel point l’avenir des réseaux sociaux est incertain, même pour ceux qui semblent initialement promis à un succès durable. Bluesky, malgré son ascension impressionnante, devra constamment innover pour ne pas rejoindre ce cimetière virtuel où reposent MySpace, Google+, Vine, et tant d’autres. Dans ce monde en perpétuel changement, la popularité est une chose éphémère, et seules les plateformes qui réussissent à s’adapter et à répondre aux attentes des utilisateurs survivent vraiment.