L’année 2024 a été mouvementée pour la filière batterie québécoise, révélant à la fois les ambitions démesurées et les défis structurels qui freinent son essor. Alors que le Québec rêvait de devenir un acteur clé de l’électrification des transports, plusieurs entreprises ont trébuché face à des réalités économiques et organisationnelles difficiles à contourner.
Northvolt : le Québec est-il le dindon de la farce ?
Le projet phare de Northvolt au Québec, une méga-usine de batteries prévue à McMasterville, a subi un ralentissement majeur en 2024. Initialement présenté comme une pierre angulaire de la filière batterie québécoise, ce projet a été marqué par des retards de construction et une mise sous protection des créanciers par la maison mère suédoise. Ce revirement a non seulement ébranlé la crédibilité économique du gouvernement Legault, qui avait investi près de 710 millions $ dans ce projet, mais a aussi soulevé des questions sur la gestion et l’évaluation des risques.
Taïga motors : la débâcle et un nouveau départ
Taiga Motors, pionnier québécois des motoneiges et motomarines électriques, a également sombré en 2024. Minée par des problèmes de production, une gestion déficiente et un manque de financement, l’entreprise a dû déposer le bilan en juillet. Le rachat par un investisseur étranger a permis à Taiga de survivre, mais à un coût important pour le Québec, qui encaisse des pertes estimées à 20 millions $. Ce nouvel acquéreur promet de relancer les activités, mais l’avenir reste incertain pour ce fleuron de l’innovation électrique.
Lion électrique : loin des ambitions
Lion Électrique a connu une année difficile, symbolisée par des échecs de gestion et des résultats bien en deçà des attentes. Malgré des centaines de millions en soutien public, l’entreprise a livré moins de 400 véhicules en 2024, loin des 15 800 prévus. Des erreurs stratégiques, comme la multiplication de projets non viables et un manque de tests rigoureux, ont précipité une chute vertigineuse de sa valeur boursière. Les petits investisseurs, autrefois convaincus du potentiel de Lion, ont été particulièrement affectés.
L’année 2024 rappelle que la transition énergétique, bien qu’essentielle, nécessite une exécution sans faille et un soutien durable. Pour le Québec, transformer les échecs de 2024 en tremplins sera la clé pour redonner espoir à une filière aux ambitions mondiales.