Chaque hiver, les Québécois doivent composer avec des tempêtes de neige, des entrées bloquées et des heures passées à pelleter ou à manœuvrer une souffleuse bruyante et encombrante. Et si une machine pouvait s’en charger automatiquement, sans effort ? Lors du CES de Las Vegas en janvier dernier, j’ai découvert le Yarbo, un robot intelligent conçu pour déneiger les allées de façon autonome.
Ce qui rend le Yarbo intéressant, ce n’est pas juste son autonomie, mais sa capacité à travailler pendant la tempête. Contrairement aux souffleuses traditionnelles, qu’on utilise souvent à la fin d’une bordée, le Yarbo prend de l’avance et gère la neige au fur et à mesure qu’elle tombe. C’est une approche différente, qui soulève évidemment des questions : peut-il vraiment faire face aux hivers québécois ? Son autonomie est-elle suffisante ? Et surtout, est-ce un investissement qui vaut le coup ?
Une technologie conçue pour simplifier l’hiver
Le Yarbo fonctionne grâce à un mélange d’intelligence artificielle, de capteurs de terrain et d’un système de propulsion robuste. Une fois programmé, il détecte automatiquement la neige et démarre son cycle de déneigement sans intervention humaine. Il peut aussi être contrôlé manuellement à l’aide d’une manette sans fil ou d’une application mobile, offrant ainsi plus de flexibilité selon les besoins.
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Bien que le Yarbo soit nettement plus silencieux qu’une souffleuse à essence, son moteur électrique reste perceptible, surtout lorsqu’il est en pleine action. Son système à deux phases lui permet de projeter la neige avec efficacité, tandis que sa navigation intelligente lui permet de s’adapter aux différentes surfaces pour optimiser son déplacement et éviter les obstacles.
Mais peut-il gérer une vraie tempête ?
C’est ici que les limites du Yarbo apparaissent. Sa hauteur d’admission de 12 pouces signifie qu’il est idéal pour les petites bordées, mais pourrait avoir du mal lors des grosses tempêtes, où une souffleuse conventionnelle peut avaler plus de 20 pouces de neige d’un coup. Toutefois, comme il fonctionne en continu, il est censé empêcher une trop grande accumulation.
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Son autonomie optimale de 1h30 est suffisante pour des entrées de taille moyenne, mais pour les plus grands stationnements ou lors de tempêtes prolongées, il pourrait devoir s’arrêter pour se recharger. Avec un temps de recharge de 1h30 pour passer de 20 % à 80 %, il y a un risque que la neige s’accumule plus vite qu’il ne peut la gérer. De plus, en temps très froid, l’autonomie pourrait se réduire plus rapidement, comme c’est le cas avec la plupart des batteries lithium-ion.
Un robot 4 saisons avec des accessoires pratiques
Le Yarbo ne se limite pas au déneigement. Il est conçu pour fonctionner toute l’année grâce à plusieurs accessoires interchangeables, dont :
- Une tondeuse à gazon, pour entretenir la pelouse en été.
- Un souffleur à feuilles, parfait pour dégager les entrées en automne.
- Un balai mécanique, utile pour les trottoirs et surfaces dures.
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Un investissement à considérer
Si le concept du Yarbo est alléchant, son prix pourrait être son plus gros frein. Pour le modèle souffleuse seule, il faut débourser environ 6 800 $ CAD. Pour ceux qui veulent l’ensemble complet avec la tondeuse et le souffleur à feuilles, la facture grimpe à près de 9 500 $ CAD.
Est-ce un luxe ou une vraie révolution ? Tout dépend de l’utilisation. Pour ceux qui cherchent une solution clés en main pour éviter de pelleter ou de sortir la souffleuse chaque matin, le Yarbo peut être une option séduisante. Mais pour ceux qui ont de grands terrains et qui font face à des tempêtes majeures, il pourrait encore manquer de puissance et d’autonomie pour remplacer totalement une souffleuse conventionnelle.
Un premier pas vers l’avenir du déneigement ?
Le Yarbo représente un pas vers le futur, où le déneigement devient une tâche automatisée et connectée. Mais comme toute nouvelle technologie, il faudra voir comment il performe dans nos hivers québécois, et surtout, comment il évoluera pour mieux répondre aux défis des grosses tempêtes. En attendant, il ouvre la porte à une nouvelle façon de gérer l’hiver, plus intelligente et moins contraignante.