Panne mondiale d’AWS perturbe des milliers de sites et services numériques

Steeve Fortin
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Steeve Fortin - Éditeur
4 minutes de lecture

Une panne d’envergure chez Amazon Web Services a mis hors ligne plusieurs grands sites et services numériques, révélant la dépendance mondiale envers les géants de l’infonuagique.

Une panne majeure du service infonuagique Amazon Web Services (AWS) a paralysé une partie du web mondial dans la nuit de dimanche à lundi, touchant des plateformes aussi variées que Snapchat, Roblox, Canva et plusieurs institutions bancaires.

Amazon, qui exploite l’une des plus vastes infrastructures infonuagiques de la planète, a reconnu un « problème opérationnel » dans sa région de serveurs US-EAST-1, située aux États-Unis. Plus de 70 de ses propres services auraient été touchés avant qu’une reprise progressive ne soit amorcée tôt lu

Des perturbations à grande échelle

Les premiers ralentissements ont été observés vers 3 h 11, heure de Montréal, avant que les problèmes ne s’étendent à des centaines de sites web et d’applications mobiles.
Le site de suivi Downdetector a recensé plusieurs millions de signalements d’utilisateurs, provenant de plus de 500 entreprises à travers le monde.

Des plateformes sociales, des services de paiement, des jeux en ligne et même des applications bancaires ont été touchés simultanément. Des clients de banques européennes ont rapporté des cartes refusées et des comptes inaccessibles pendant plusieurs heures.

Downdetector.ca

Parmi les services les plus affectés figuraient Snapchat, Roblox, Fortnite, Canva, Airbnb et Perplexity, un moteur de recherche utilisant l’intelligence artificielle.
Le PDG de Perplexity, Aravind Srinivas, a confirmé sur la plateforme X que « le problème provenait d’un dysfonctionnement d’AWS » et que ses équipes travaillaient activement à le résoudre.

Le PDG de Perplexity, Aravind Srinivas, a confirmé sur X que « le problème provenait d’un dysfonctionnement d’AWS » et que ses équipes travaillaient à sa résolution.

Une faille technique plutôt qu’une cyberattaque

Amazon a indiqué qu’aucun signe de cyberattaque n’avait été détecté. La panne serait liée à un problème de résolution DNS, un élément fondamental de l’infrastructure d’Internet qui permet aux navigateurs de localiser les serveurs derrière chaque adresse web. Une défaillance dans ce mécanisme peut rendre les sites inaccessibles, même si leurs serveurs demeurent fonctionnels.

Vers 5 h 35, heure de Montréal, Amazon affirmait observer « des signes significatifs de reprise ». Une heure plus tard, la majorité des services étaient de nouveau opérationnels, bien que certains utilisateurs aient encore noté des lenteurs.

Un web de plus en plus fragile

Cette panne rappelle à quel point le web d’aujourd’hui repose sur un équilibre précaire. En quelques années, une poignée d’entreprises ont pris le contrôle de la plupart des infrastructures numériques qui soutiennent nos vies connectées.

Les services infonuagiques comme AWS, Microsoft Azure et Google Cloud forment désormais la colonne vertébrale d’Internet. Quand l’un d’eux trébuche, les secousses se propagent partout. En quelques minutes, des millions d’utilisateurs peuvent se retrouver coupés du monde numérique.

Ces géants continuent d’étendre leur portée. Ils hébergent les plateformes bancaires, les outils d’intelligence artificielle, les services gouvernementaux et une bonne partie du divertissement en ligne. Cette concentration rend le réseau plus performant, mais aussi plus vulnérable.

La résilience numérique devient donc un enjeu central. De plus en plus d’entreprises cherchent à diversifier leurs solutions infonuagiques pour réduire leur dépendance à un seul fournisseur. Le « multinuage » s’impose désormais comme une précaution essentielle plutôt qu’une option.

Retour à la normale progressif

Vers 6 h 35, heure de Montréal, AWS déclarait que la situation était « pleinement atténuée » et que la plupart de ses services fonctionnaient normalement.
La panne aura duré environ trois heures et demie, mais son impact planétaire rappelle que même les infrastructures les plus robustes ne sont pas à l’abri d’un simple bogue ou d’une erreur de configuration.

Dans un monde de plus en plus dépendant du numérique, cette panne d’AWS agit comme un rappel : la centralisation du web, si pratique soit-elle, demeure son plus grand point de faiblesse.

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