L’intelligence artificielle occupe désormais un rôle central dans l’évolution du secteur automobile, et AWS se positionne comme un acteur clé dans ce virage. J’ai rencontré Ozgur Tohumcu, directeur général du secteur automobile chez AWS, lors du re:Invent 2025. Il y a présenté une industrie en transition, où le véhicule connecté prend une place de plus en plus importante.
Note de transparence
Mes frais de voyage et mon hébergement ont été couverts par AWS Canada. L’entreprise n’exerce toutefois aucun droit de regard sur le contenu de ce reportage.
Tohumcu rappelle que plusieurs idées mises de l’avant il y a quelques années, comme le paiement de l’essence ou la commande de nourriture à partir du tableau de bord, n’ont jamais vraiment séduit les conducteurs. Selon lui, la prochaine étape reposera plutôt sur des systèmes capables de tenir compte du contexte de conduite et de dialoguer entre eux. Cette compréhension élargie pourrait rendre l’assistant vocal plus utile dans la vie quotidienne du conducteur.

Il estime aussi que l’un des changements majeurs passera par l’arrivée d’agents capables d’interagir entre eux. Les systèmes embarqués ne fonctionneront plus comme des fonctions isolées. Ils pourront plutôt échanger de l’information pour accomplir des tâches de manière coordonnée. Il donne l’exemple d’un véhicule disposant de son propre agent, capable de communiquer avec celui d’une pompe d’essence pour reconnaître le véhicule et simplifier la transaction. Cette logique pourrait s’étendre à d’autres environnements connectés comme la maison ou les infrastructures routières. Cette capacité repose sur l’arrivée de modèles d’IA plus flexibles et sur la présence d’intelligence embarquée dans un plus grand nombre d’appareils physiques, ce qui facilitera ces interactions.
BMW sera le premier constructeur à offrir Alexa Plus dans ses véhicules dès 2026. Dans cette intégration, l’assistant pourra tenir compte d’éléments comme les conditions routières, l’état du véhicule ou la batterie du téléphone du conducteur. L’objectif est d’adapter la réponse à ce qui se passe réellement au moment où l’utilisateur formule sa demande. Pour y arriver, les constructeurs devront toutefois ouvrir l’accès à certaines données du véhicule, ce qui représente un changement important dans leurs pratiques.

AWS joue également un rôle essentiel dans cette transition, puisque l’infonuagique devient un maillon stratégique du véhicule connecté. La stabilité et la rapidité de l’infrastructure prennent ainsi une importance accrue, les fonctions d’IA dépendant largement de ces services pour offrir une expérience fluide.
La durée de vie technologique des véhicules représente un autre défi relevé par Tohumcu. Les innovations se succèdent rapidement, et les modèles déjà sur la route peinent à suivre ce rythme. Il estime que la virtualisation des fonctions du véhicule pourrait aider à prolonger la pertinence du matériel existant. En séparant logiciel et matériel, les constructeurs peuvent mettre à jour les fonctions sans devoir modifier l’habitacle. Ferrari exploite déjà la puissance de calcul d’AWS pour accélérer ses phases de conception. BMW, pour sa part, prépare le déploiement d’une nouvelle plateforme logicielle sur une vingtaine de modèles au cours des deux prochaines années.
Cette évolution entraîne aussi une réflexion sur le design intérieur. Les grands écrans de type tablette, très répandus dans les véhicules récents, ne seraient plus nécessairement la solution privilégiée. Tohumcu imagine plutôt des interfaces mieux intégrées au tableau de bord, soutenues par des technologies de projection et par des mises à jour logicielles capables d’ajouter de nouvelles fonctions au fil du temps.
L’ensemble de ces changements annonce une nouvelle génération de véhicules conçus pour évoluer au rythme des besoins des conducteurs. L’IA, l’infonuagique et des architectures plus flexibles redéfinissent déjà ce que représente un véhicule moderne.