Dans un marché des véhicules électriques où le luxe et les prix stratosphériques sont devenus la norme, Slate Auto débarque avec une proposition aussi radicale qu’audacieuse : une camionnette ultraminimaliste, transformable à souhait, et surtout abordable. Derrière ce pari industriel, on retrouve l’appui discret, mais puissant, de Jeff Bezos.
Dévoilé le 24 avril dernier, le « Slate Truck » se distingue par sa simplicité assumée : pas d’écran tactile, pas de fioritures électroniques, seulement l’essentiel pour rouler, travailler et personnaliser selon ses besoins. Vitres à manivelle, roues en acier, connecteur universel pour téléphone intelligent… Slate mise sur l’évidence et sur la durabilité.

Avec une base annoncée sous les 20 000 dollars américains après incitatifs, le Slate Truck pourrait devenir l’un des véhicules électriques les plus abordables du continent. Mais avant de trop s’emballer, un brin de prudence s’impose : rappelons qu’en 2019, Elon Musk avait promis un Cybertruck autour de 40 000 dollars américains. Aujourd’hui, ce même véhicule dépasse les 80 000 dollars aux États-Unis. Tant que Slate n’aura pas livré ses premiers exemplaires, il faudra donc prendre ces prix préliminaires avec un grain de sel.
Simple mais modulaire
La véritable force de Slate réside dans sa modularité unique. Grâce à un ensemble d’accessoires ingénieux, il est possible de convertir la camionnette en un VUS cinq places, avec différentes déclinaisons : du modèle à toit rigide classique au fastback sportif, en passant par une version totalement ouverte sans portes ni toit. Plus de 100 accessoires permettent de personnaliser l’apparence et les capacités du véhicule, une approche qui donne au consommateur un contrôle inédit sur son utilitaire.












Construit avec des panneaux de carrosserie en composite, facilement remplaçables en cas de dommage, le Slate Truck est offert d’origine dans une seule teinte neutre. Toutefois, pour ceux qui souhaitent se distinguer, différents habillages de vinyle (wraps) seront proposés en option. Ces pellicules permettront de modifier l’apparence du véhicule à moindre coût, et pourront être installées, retirées ou remplacées au gré des envies.
Face à Slate, d’autres joueurs émergent. Le Telo Truck, lui aussi compact et électrique, vise une clientèle urbaine avec un gabarit réduit et une approche technologique plus poussée. Cependant, l’approche minimaliste et pragmatique de Slate pourrait bien lui assurer une avance commerciale considérable, en misant sur la robustesse, la simplicité d’entretien et un coût d’acquisition potentiellement plus bas.
Sous le capot, le Slate Truck propose un moteur de 201 chevaux, une batterie standard de 52,7 kWh pour environ 241 kilomètres d’autonomie, et une option de 84,3 kWh pour aller jusqu’à 386 kilomètres. La recharge rapide via le connecteur NACS permet de récupérer 80 % d’énergie en moins de 30 minutes.
La production est prévue pour la fin de 2026 dans une usine réaménagée d’Indianapolis. Un dépôt remboursable de 50 dollars suffit actuellement pour réserver sa place dans l’univers de Slate Auto. Avec la guerre de tarifs que mène le gouvernement Trump, nous ne savons pas encore si le produit sera disponible sur le marché canadien.
À contre-courant de l’industrie automobile contemporaine, Slate parie sur la simplicité, la modularité et l’accessibilité. Et dans un monde de plus en plus lassé des promesses non tenues et des prix gonflés, cette stratégie pourrait bien marquer un véritable tournant.